Les nouveaux réfrigérants sont certes écoresponsables, mais ils n’en demeurent pas moins inflammables. Parce qu’inflammables, ils nécessitent obligatoirement une formation préalable aux techniciens-frigoristes, avec des outils et kits adéquats. Toute mauvaise manipulation de ces réfrigérants pourraient entraîner une série d’explosions fatales que nous vivrons davantage un peu partout en Afrique, si la formation n’est pas placée au centre.
Alerte ! Alerte ! Alerte ! Les réfrigérants inflammables sont un danger mortel pour les techniciens non qualifiés et pour les populations ! L’urgence est de former les techniciens pour éviter des catastrophes. Les risques sont d’autant plus grands que les frigoristes, non avertis et qui croient toujours manipuler des réfrigérants jusqu’alors ininflammables, pourraient minimiser le danger. La formation est essentielle pour manipuler les réfrigérants inflammables en toute sécurité.
La charrue, avant les bœufs
Malheureusement, c’est la charrue qui est en train d’être mise avant les bœufs dans certains pays africains. Plusieurs équipements fonctionnant aux réfrigérants inflammables sont déjà sur certains marchés en Afrique, sachant que toute manipulation non maîtrisée entraînerait un feu caché. Pour éviter que le secteur RAC, si indispensable pour le développement de l’Afrique et sa souveraineté alimentaire, enflamme à la fois techniciens et usagers, un vaste programme de sensibilisation et de formation doit être entrepris au préalable.
A travers le continent, le risque d’explosions est amplifié par le fait que nombre de techniciens sont peu lettrés, aussi les sessions de formations ont été dispensées parcimonieusement à seulement quelques frigoristes et à du personnel de l’Etat, dans certains pays. Il s’agit là d’une action insuffisante, vu que la manipulation se fait par plus de 65% de techniciens non encore formés. C’est donc le lieu de lancer solennellement un appel, par les professionnels, dignes de ce nom et qui mesurent l’ampleur du danger, pour prendre sans délai des mesures énergiques, en termes de formation et de sensibilisation.
Une telle dynamique doit avoir lieu avant tout écoulement massif de cette nouvelle technologie sur le continent.
Nous sommes pour une avancée technologique qui ne décime pas les populations, les techniciens compris. Les explosions mortelles, déjà recensées au Niger, au Nigéria, au Kenya, en Zambie… témoignent des précautions à prendre ! Justement, nous frigoristes-techniciens Africains devons rester unis. Nous militons tous pour partager les connaissances reçus aux techniciens de notre localité. Par ailleurs, nous invitons les fournisseurs et commerciaux des entreprises qui commercialisent (ou commercialiseraient) ces produits en Afriques à mettre un point d’honneur sur la formation des techniciens avec les outils adéquats, avant écoulement de leurs produits.
L’Afrique a besoin d’implanter des chaines de froid, optimiser son secteur RAC pour conserver ses récoltes si abondantes, améliorer le rendement de ses industries et le confort de ses populations… mais par des techniciens formés et bien outillés.