A la 35ème Réunion des Parties au Protocole de Montréal, relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone (MOP35), le 22 octobre 20232 à Nairobi au Kenya, Madi Sakandé, Président de U-3ARC, est revenue, durant son intervention, sur les besoins efficaces à appliquer au niveau de 3 pans entiers de la profession de la Réfrigération et de la Climatisation (RAC), à savoir ingénierie & production, installation & maintenance et utilisateur final, pour y arriver.
Daouda MBaye, Journaliste
Partout à travers la planète, les effets du changement climatique se font ressentir. Fort heureusement, au cours de la dernière décennie, les technologies de réfrigération, de climatisation et de pompe à chaleur (RACHP) ont connu un essor considérable. C’est là que le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone s’articule avec son homologue, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Le Protocole de Montréal est largement considéré comme l’accord environnemental multilatéral le plus réussi en vigueur aujourd’hui. L'Amendement de Kigali, qui vise à réduire la production et la consommation d'hydrofluorocarbures (HFC), le complète pour contribuer à réduire le réchauffement climatique.
A l’atelier préalable à la réunion sur l'efficacité énergétique pour partager les meilleures pratiques et évaluer la meilleure façon de rendre opérationnelles les technologies économes en énergie, qui présentent des avantages conjoints évidents pour l’atténuation du changement climatique, tel que demandé par le Secrétariat aux délégués à la 34ème Réunion des Parties (MOP 34) au Protocole de Montréal, il y eut de fructueux échanges, animés par des experts et professionnels de renom, pendant les conférences, des expositions dans divers stands, des vidéos et des affiches à l'extérieur des salles.
Un train de mesures
A l’entame de l’Atelier, dimanche 22 octobre 2023, Megumi Seki, Secrétaire Exécutive du Secrétariat de l'Ozone, a souligné l'importance des technologies économes en énergie dans la mise en œuvre de l'Amendement de Kigali. A noter que les délégués présents se sont réunis au cours de 5 séances, participant à des tables rondes sur une variété de sujets.
Pour Madi Sakandé, Président U-3ARC, les interventions sur 3 niveaux selon des proportions différenciées portent sur ingénierie & production (20%), installation & maintenance (30%) et utilisateur final (50%). Justement de son avis, il est nécessaire d'adopter des textes réglementaires pour prendre en compte l'efficacité énergétique en matière de réfrigération et de climatisation lors des phases de conception, de construction et d'exploitation des bâtiments et des structures car la chaîne du froid doit être développée en Afrique.
Pour y arriver, le président U-3ARC croit qu’il faut impliquer les organisations et associations professionnelles du secteur RAC dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques et de stratégies et dans les activités liées à la réfrigération et à la climatisation.
Pour éviter les problèmes de sécurité, il trouve nécessaire de soutenir et développer les centres de formation professionnelle, tout en assurant leur bon fonctionnement, leur équipement en matériel pédagogique approprié et en facilitant l'accessibilité. Cela passerait par l’octroi de bourses d’études.
Entre autres mesures, le président de l’union panafricaine des associations du secteur du froid, préconise d’engager une réflexion sur la détaxation et/ou l'exonération des matériels et équipements de réfrigération, dans la mesure où la climatisation n'est pas un luxe mais une nécessité pour assurer le développement socio-économique du pays ; mettre en place un cadre juridique pour une meilleure prise en compte du froid dans les politiques publiques de développement et organiser le secteur au niveau national/continental ; promouvoir les femmes dans les métiers de la réfrigération et de la climatisation ; adopter des textes de réglementations antidumping africaines… Il n’a pas omis d’attirer l’attention sur développer un référentiel de l'administration publique pour les projets d'acquisition d'équipements de réfrigération et pour les opérations d'entretien de ces équipements, sur la nécessité de soutenir les activités promues par les associations nationales du secteur de la réfrigération ou encore la restructuration au niveau africain et la collaboration des associations nationales, avec les directions respectives de l'environnement et du climat.