Depuis le protocole de Montréal, sur la limitation puis l’interdiction de la production des gaz à effet de serre, renforcé par l’Amendement de Kigali, le secteur du Froid & de la Climatisation s’est attelé à une mutation. Aujourd’hui, de nouveaux réfrigérants écoresponsables sont entrés en lice. Toutefois, ces derniers sont inflammables.
L’Afrique reste le continent qui pollue le moins. Avec l’entrée sur le marché de nouveaux réfrigérants, qui ne sont pas nuisibles à la couche d’ozone, contrairement aux CFC qui étaient utilisés jusqu’à très récemment, un espoir renaît. Invité récemment au Forum d’ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers) aux Etats Unis d’Amérique, Madi Sakandé, Président d’U-3ARC, a attiré l’attention sur le fait que ce continent, qui pollue le moins, soit pris comme terrain d’essai, comme cobaye pour tester de nouveaux réfrigérants certes respectueux de l’environnement mais qui sont dangereux parce qu’inflammables. A noter qu’un agenda a imposé la suppression de l’utilisation de CFC (chlorofluorocarbones), de halons et de tout autre ODC synthétique. A titre d’exemple, pour les gaz HCFC, le gel de la consommation a été fixé au 1er janvier 1996 ; le gel de la production, en 2004; et l’élimination complète d'ici le 1er janvier 2030 (Voir Encadré).
Vivement l’accompagnement, la formation et la sensibilisation
L’appel, qu’il a lancé depuis les Etats Unis au dernier Forum d’ASHRAE, tourne autour de la formation des techniciens, la sensibilisation des utilisateurs et des décideurs publics, mais aussi et surtout l’accompagnement des acteurs. Ces nouveaux réfrigérants sont inflammables. En cas de fuite de gaz émanant d’un appareil qui en est alimenté, il suffit de l’étincelle d’un briquet, du déclenchement du bouton d’une ampoule électrique, de la manipulation d’un téléphone portable pour créer des explosions.
Certes, le froid aide à être autosuffisant sur le plan alimentaire, en ce sens qu’il aide à la conservation des ressources agricoles au sens large, donc y compris celles de la pêche et de l’élevage. Bien qu’énergivore, ce secteur, qui engloutit 20% de la production électrique mondiale-ce qui loin d’être le cas en Afrique- pourrait faire des désastres dans sa composante climatisation, encore la plus usitée sur le continent, à défaut d’un accompagnement des décideurs, la formation d’experts assermentés d’instances internationales et autres équipementiers.
Encadré : Protocole de Montréal
Le Protocole de Montréal est un accord international visant à réduire de moitié des substances qui appauvrissent la couche d'ozone. Il a été signé par 24 pays et par la Communauté économique européenne en septembre 1987. Il impose la suppression de l’utilisation de CFC (chlorofluorocarbones), de halons et de tout autre ODC synthétique.
Le calendrier d'élimination progressive et initialement prévu pour les pays développés est le suivant (sous réserve utilisations essentielles autorisées) :
* halons : élimination complète d'ici le 1er janvier 1994;
* chlorofluorocarbones (CFC), HBFC, méthyle chloroforme, tétrachlorure de carbone : élimination complète d'ici le 1er janvier 1996;
* hydrochlorofluorocarbones (HCFC) : Gel de la consommation d'ici le 1er janvier 1996; gel de la production d'ici 2004; élimination complète d'ici le 1er janvier 2030;
* bromure de méthyle : gel d'ici le 1er
janvier 1995; élimination complète d'ici le 1er janvier 2005 et rapport sur la consommation annuelle;
* interdiction de la production et de la consommation de bromochlorométhane à compter du 1er janvier 2002. (Les pays en développement ont, en moyenne, un délai de grâce de 10 à 15 ans pour se conformer à ces objectifs.)
Encadré : Amendement de Kigali au Protocole de Montréal
L’Amendement au Protocole de Montréal, relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, a été signé à Kigali du 15 octobre 2016, est entré en vigueur le 1er janvier 2019, conformément à l'article IV, paragraphes 1 et 2, à l’exception des modifications apportées à l’article 4 du Protocole figurant à l’article I de l’Amendement qui entreront en vigueur le 1er janvier 2033. Après son entrée en vigueur comme prévu aux paragraphes 1 et 2 de l'article IV, l'Amendement entrera en vigueur pour toute autre Partie au Protocole, le quatre-vingt-dixième jour, suivant la date du dépôt de son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation.