Invitée à la Foire régionale ChillVenta 2024 de Nuremberg en Allemagne, tenue du 08 au 10 octobre 2024, U-3ARC a été représentée par Saïd El Harch, Secrétaire général, qui a échangé avec ses pairs européens, réunis au sein d’AREA du thème « Ensemble pour une réfrigération durable et sûre. »
La rédaction
A l’heure actuelle, plus que jamais, la collaboration Europe-Afrique, dans le secteur RAC est d’une importance capitale. C’est l’avis de M. Saïd El Harch, Secrétaire général U-3ARC, qui a représenté l’Union panafricaine des Associations Africaines des acteurs du Froid et de la climatisation à la foire de Nuremberg en Allemagne. Après un rapide survol de l’état des lieux, avec singulièrement un aperçu de la demande croissante de réfrigération en Afrique, l’importance de la réfrigération dans les secteurs de l'agriculture, de la sécurité alimentaire et de la santé, les défis environnementaux et sécuritaires de la réfrigération… il a mis l’accent sur le rôle de cette collaboration. La finalité est de parvenir à des solutions durables, confiera-t-il à l’assistance.
Pour le SG d’U-3ARC, une vision pour des pratiques de réfrigération durables à long terme gagnerait à être mieux partagée. Des soubassements d’une telle feuille de route, il y aurait nombre d’avantages issus de la création de systèmes de réfrigération plus sûrs et plus écologiques pour tous et une invitation à un engagement et à des partenariats supplémentaires pour soutenir l'initiative.
Une collaboration bénéfique pour tous
Partant de sources sûres de l’IFF pour faire un constat sans complaisance de l’état du secteur en Afrique, Saïd El Harch a mis le doigt sur des infrastructures limitées pour les systèmes de réfrigération modernes, une forte dépendance à des systèmes obsolètes et peu économes en énergie, un manque d’adoption généralisée de réfrigérants à faible PRG et une faible capacité de stockage frigorifique en Afrique, notamment en Afrique subsaharienne (estimée à environ 19 litres/habitant contre 200 litres/habitant pour les pays développés). Seuls 22 des 54 pays du continent disposent d’une chaîne du froid fonctionnelle pour les vaccins nécessitant une conservation entre 2°C et 8°C, grâce aux performances des pays d’Afrique du Nord, selon IIR et Brookings, a-t-il ajouté.
Il a néanmoins dévoilé des opportunités émergentes dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la pêche et de la chaîne du froid, déplorant au passage des pertes alimentaires annuelles pour les fruits et légumes, estimées à 40 à 50 %.
Un tel constat appelle un partenariat pour la recherche et le développement de solutions adaptées à l'Afrique dans la chaîne du froid. Cette coopération passerait par des projets conjoints de R&D, axés sur des solutions à faible coût et économes en énergie (ER), le développement de technologies pour répondre aux défis climatiques spécifiques de l'Afrique, ou encore l’exploitation de l'innovation européenne pour les besoins du marché africain. Pour cet Expert U-3ARC, l’encouragement de l'innovation locale africaine (alignée aux standards), avec le soutien de partenaires européens, devrait être ausculté.
Un plan commun contre le dumping
Face à un marché à fort potentiel, les acteurs veilleraient à sensibiliser aux dangers de l'importation de technologies de réfrigération obsolètes. Faire le plaidoyer pour des réglementations d'importation et une application plus stricte, ainsi qu’un suivi et des rapports conjoints sur les activités de déversement illégal, permettront d’atteindre les desseins d’une réfrigération durable et sûre. Ensemble techniciens et frigoristes africains et européens se doivent de promouvoir l'adoption d'alternatives durables et sûres, sachant qu’entre 2013 et 2020, plus de 60 000 unités usagées ont été saisies au Ghana, selon le SG d’U-3ARC.
Compte tenu de cette situation, Saïd El Harch a lancé un appel à une action immédiate. De son point de vue, il est urgent d'adopter des technologies de réfrigération durables pour lutter contre le changement climatique, sans omettre de former les techniciens à utiliser des produits inflammables et des réfrigérants durables. Il a alors appelé à former davantage de techniciens sur les réfrigérants alternatifs et la sécurité en réfrigération. Collaboration immédiate sur les normes, la formation et le transfert de technologie, notamment dans le transfert d'expertise sur les fluides frigorigènes naturels (R-290, CO2, ammoniac). Enfin, il a plaidé un engagement sans faille pour un avenir de réfrigération durable partagé entre l'Europe et l'Afrique.